Le "saut-de-mouton" * de la Concorde

Pourquoi nos gouvernements permettent-ils depuis des décennies, semble-t-il, qu'un ancien chauffeur de camion, comme Jules Bonin, "surveille" des ouvrages comme celui qui s'est effondré à Laval, tuant cinq personnes? Quelles que soient les conclusions de la commission Johnson, les différents ministres des Transports qui ont "régné" à Québec et les gouvernements à qui ils appartenaient doivent porter le blâme pour cette tragédie. Quant aux ingénieurs du Ministère, il semble plutôt agités et on peut les comprendre. En effet, un ingénieur compétent inspectant ce fatal saut-de-mouton, trente minutes avant son effondrement, aurait-il ordonné la fermeture de l'autoroute 19? Poser la question, c'est y répondre. Le surveillant routier Bonin n'avait aucune formation particulière pour détecter des anomalies de structure.

Scandaleux: plus de six mois après la catastrophe, les surveillants routiers poursuivent toujours la même procédure. Un saut-de-mouton à inspecter au "pc", de façon "prioritaire" mais pas "urgente", nous explique le surveillant Bonin. La salle était comble, les familles des victimes aux premières loges.

Hi Lar

*Selon l'Office de la langue française. Le mot "viaduc" n'est pas le bon terme. G.L.